Le mariage gay d’Aix et Marseille

La France débat, les conservateurs s’agitent, le gouvernement veut autoriser un mariage considéré « contre-nature » par certains… le mariage gay ? Mais non, bien pire, la métropole Aix-Marseille ! Chacun ses sujets de préoccupation. En France, la loi sur le mariage gay fait perdre la raison à plus d’un politique, ici, c’est la grande méchante métropole qui fout des frissons dans le dos.

Le débat est revenu agiter la région depuis que le Ayrault nantais s’est mis en tête de sauver le soldat Marseille. Après des mois d’âpres négociations, marseillais, aixois et leurs amis avaient réussi à se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun : un pôle métropolitain. On allait lentement mais sûrement vers pas grand-chose :« il fallait bien que tout change pour que tout reste pareil ». Lire la suite

Mon dépucelage du CIQ [Marysérotisme inside]

Ils avaient placardé le quartier de tracts jaunes « assemblée générale du CIQ Longchamp Consolat », avec un nuage de mots clés qui en disaient long « Propreté, Sécurité, Incivisme… ». Après tout ce que j’avais entendu sur les CIQ, profitant de n’avoir rien de prévu ce soir-là, et curieux d’aller me faire dépuceler de la démocratie participative à la marseillaise (ou clientélisme participatif), je me suis dit, « gàrri, ça, c’est pour toi ! ». J’aurais préféré être initié par un/une habitué(e),  ou au moins ne pas me rendre seul au bordel « le rouge au front et le savon à la main », alors j’ai essayé de convaincre quelques colocataires ou voisins mais personne ne partageait mon enthousiasme.

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Ma vie sans voiture à Marseille épisode 8 : le grain de sable

Il suffit d’un petit grain de sable… et c’est toute la machine qui est foutue en l’air ! En tant que forcené des transports collectifs, je ne recule devant aucune situation apriori, et prosélyte, j’aime convaincre mes interlocuteurs que non, ce n’est pas compliqué d’aller de Marseille à Puyricard et vice versa en transports en commun. « Il suffit d’être bien organisé », j’aime bien dire ça, je crâne volontiers devant mes amis qui se plaignent, « il suffit d’être bien organisé » (ça doit les énerver quand j’y pense !). « Il suffit » effectivement, jusqu’à ce qu’un petit grain de sable… Lire la suite

Marseille développée en noir et blanc à la Vieille Charité

La Vieille-Charité accueille jusqu’au 16 décembre plusieurs séries de photos réalisées entre 1991 et 2011 par Bernard Plossu à Marseille. J’y ai découvert la ville sous un angle original, mon œil s’est posé sur des lignes nouvelles, et j’ai aimé (comme souvent) me regarder le nombril le temps d’une expo, pourquoi le nier ?

J’adore les expos photos, et j’adore les expos sur Marseille, celle-là était donc un passage obligé une semaine après son ouverture. Ce que je ne savais pas, c’était que Plossu travaille le noir et blanc. C’est donc un traitement original de Marseille que j’ai découvert. On vante souvent les couleurs de Marseille et de Provence, les photographes comme les peintres ou les cinéastes aiment montrer le bleu, le jaune, le rouge, les épices, les étoffes, les brillants, le criard de cette ville. L’explosion de couleurs absorbe normalement le regard que l’on pose sur les représentations de Marseille.

Plossu n’est pas de ceux-là, « je ne suis pas un photographe du midi » dit-il dans une vidéo à voir en dernière salle. Cette fois, on voit les formes ! Les lignes d’une passerelle d’autoroute, l’enchevêtrement des chemins de fer, l’encadrement d’une fenêtre ouverte sur la mer, le découpage des collines… Mais aussi la lumière ! Une fois neutralisées les couleurs, on a comme une ambiance de soleil d’hiver, des reflets, des contre-jour, l’éblouissement des après-midi d’automne lorsque le soleil est bas et qu’on marche face à lui.

Son traitement permet aussi de sortir des clichés, voir les phares de voiture sous la pluie, ne plus savoir s’il fait beau ou pas, comme parfois très tôt le matin quand le ciel n’est pas encore bleu et qu’on ne sait si c’est un mur de nuage ou un ciel immaculé. On découvre aussi la Marseille brumeuse comme sur cette photo de sortie de la Major, les grandes portes sont ouvertes sur le blanc des immeubles d’en face, nous sommes dans l’obscurité de l’intérieur, éblouis par la lumière, mais une lumière que l’on devine amplifiée par la brume du large qui entre dans le port.

Et au-delà du traitement graphique noir et blanc, il y le contenu des photos. Le regard d’un photographe « promeneur » qui a arpenté la ville pendant 20 ans, et pas 20 ans au hasard. De 1991 à 2011, cette période qui correspond au début de l’expression d’un désir de reconquête du centre-ville, aux années Gaudin, à « Comme un aimant », à Munich 93, à Euroméditerranée… Cette collection de clichés montre ce Marseille des années 90 et 2000, le Marseille que j’ai connu depuis minot. Elle donne à voir ce que certains appelleraient ses « mythologies ».

Les mythologies de Marseille… Il y a les éternelles : la mer, les collines, l’horizon, les îles, la Bonne Mère, les clochers de quartiers, le bateau entre ou sort du port. Et puis il y a celles qui correspondent à l’époque, celles que j’associe intimement à Marseille, mais pas forcément mon grand-père. Dans le désordre, j’ai reconnu le cube noir du métro, la voiture chargée qui part ou revient du bled, les immeubles abandonnés, les bars tabac de quartier aux noms improbable (voir « Le Café Chic »), les travaux, les autoroutes urbaines et leurs passerelles, et bien sûr, partout : des voitures ! Lire la suite

Quand est-ce qu’on se prend une bière au Derby ?

Le Derby est devenu tristement célèbre jeudi dernier en devenant le théâtre du 21ème assassinat de la saison 2012 à Marseille. « Un crime de trop » selon le ministre de l’intérieur de Marseille et un peu du reste de la France, des circonstances particulièrement sordides : heure du déjeuner, terrasse bondée, fille de la victime à deux pas, un blessé, tout ça à cinquante mètre d’un lycée… Bref, Marseille était déjà vu comme le Far West, et comme on dit là-bas, on l’a encore « take to the next level ». Mais surtout pour la première fois depuis longtemps, tout ça ne s’est pas passé là où n’arrive pas le métro, on parle du centre-ville, les Cinq-Avenue, la Place Sébastopol, le Palais Longchamp, son tram, son métro, son ciné et son ambiance bourgeoisette.

Une fois passé le choc et le fameux délai de décence, on fait quoi ? On se dit que ça se rapproche et on déménage encore plus loin des périphéries ? On ne tiendra jamais tous à Endoume ! On intériorise le discours anxiogène des médias nationaux et on se terre chez soi une fois la nuit tombée ? Ou on relit France Gall et on résiiiiste ?

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Reality : comment dit-on cagole en napolitain ?

Qui est allé voir le dernier film de Garrone ? Reality est encore diffusé tous les jours aux Variétés et au Prado, je vous le conseille chaudement ! Pas tant pour l’histoire et le rythme (un peu trop Cannes à mon goût), mais pour la dose de culture napolitaine qu’on prend en intraveineuse pendant 1h55. Pour célébrer une fois de plus ce qui nous lie à notre sœur italienne, car ce film est bien plus marseillais que la plupart des productions françaises. Lire la suite

Marsatac, La Femme, et ma longue gueule de boiSPSS

Oui, j’ai plus ou moins une semaine de retard sur ce billet ! Marsatac 14e édition, trois nuits de bon son dans les Docks, seulement deux pour moi, un dimanche dans le brouillard (comme tout le monde) et privé d’Aires Libres, et puis une semaine de fou qui donne l’impression que la gueule de bois ne part pas. Flash Reward. Lire la suite