Passion, colère, rationalisation et futur : parler une dernière fois de la soirée d’inauguration

Encore un billet sur la soirée d’ouverture, oui, encore un ! Un dernier pour la route, avant de plonger dans cette année pleine de bonnes surprises, mais à froid, une fois diluées la passion et la colère, entendus les réactions des uns et des autres, essayé de comprendre les raisons de chacun et surtout, s’être posé la question : pourquoi ne pas recommencer l’année prochaine ?

Récit de ce qui m’est passé par la tête et les tripes ces derniers jours. Lire la suite

La belle soirée d’ouverture !

Je me demande ce qu’attendaient tous ceux qui depuis ce matin en rajoutent sur leur déception de cette soirée d’ouverture… « Bidon », « lamentable », « sans saveur » etc… La critique est importante mais je ne peux m’empêcher que le défi était perdu d’avance, que ces gens-là allaient râler quoiqu’il arrive. Trop conceptuel, trop populaire, trop bruyant, trop calme, élitiste, provincial… ils trouveraient bien quelque chose à critiquer. Voilà d’abord comment j’ai vécu cette nuit, puis des pistes d’amélioration pour les prochains grands évènements populaires à Marseille. Lire la suite

Comment on a « offé » le Off

Hier soir, lancement du Off 2013, banquet de Platon dans une friche sur le Boulevard National. On avait prévu d’y aller, on était content, on les suit depuis des années le Off, depuis bien avant l’appel du Vallon des Auffes, alors on allait pas raté ça. Mais en arrivant (en retard) comme tout bon marseillais qui se respecte, on s’est rendu compte qu’ils avaient plein, mais alors pleeeeeein de nouveaux amis. En fait on le savait déjà puisque des amis sur place nous avaient avertis, mais on s’était dit qu’on y allait pour voir et qu’on aviserait sur place. Une seule conviction acquise sur le chemin : hors de question de se rabattre sur le Longchamp Palace : archi blindé ! Et ça commence à bien faire le Longchamp Palace. Lire la suite

Un trou dans l’espace temps ou le syndrome apéro

A Marseille, les bus de nuit opèrent de 21h30 à 0h45/1h selon les quartiers. Hier, dans son supplément MP2013, la Provence annonce « la fête jusqu’au bout de la nuit », 1h du matin si on ne tient pas compte de l’exception « docks des suds ». Si la nuit dure jusqu’à 1h, et que le matin commence un peu avant le lever du soleil, comment s’appelle ce trou dans l’espace temps, typique de Marseille, entre 1h et 5h ? La super nuit ? Le trou noir ? Le couvre-feu ? Lire la suite

Cinq raisons de lire La Brousse, dernier né des fanzines marseillais

J’ai enfin mis la main sur le premier numéro de La Brousse, fanzine marseillais consacré au manger et lancé la semaine dernière dans le Panier. C’est l’amie Valèntchine qui m’en avait glissé trois mots à la Trocade, j’avais promis de passer le vendredi, mais nos vies urbaines étant chaque fois plus remplies, après un Marivaux au Gyptis et une Carbonara au O’Stop, vers 1h15 du matin, le froid aidant, j’ai lâchement abandonné l’idée du lancement de la Brouse. Mais je n’avais pas oublié que le concept m’intéressait, alors hier soir aux Variétés, lorsque j’ai vu La Brousse sous le comptoir de la Jetée, j’ai sauté dessus. J’ai lu et aimé ce premier numéro, alors voilà cinq bonnes raisons de le chercher, le lire et (peut-être) le soutenir. Une manière de dire « Valèntchine je suis désolé de ne pas être venu, ton fanzine est super, continuez comme ça ! » Lire la suite

J’ai latiné à la Friche avec Da Cruz

Que tous ceux qui n’ont pas osé braver la pluie pour aller découvrir Da Cruz au Cabaret Aléatoire hier soir aillent se jeter dans leur Cachaça parce que c’était gé-nial !  Pour sa première édition, le festival Latinando avait peut-être vu « trop gros » mais pour le plus grand plaisir des courageux qui étaient là. Da Cruz, RKK et Hugo Mendez pour 15€ frais de loc inclus.

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Encore une semaine bien pleine et é-que-lé-que-tique

Encore une semaine à faire mentir les partisans du « y’a rien à faire à Marseille » ! Encore une semaine où il m’a manqué du courage et du sommeil mais sûrement pas des propositions pour faire un grand chelem : sortir tous les soirs !En plus, on ne peut pas dire que j’ai fait trois fois la même chose…

Piano, design, foot, ciné et musique… petit coup d’œil dans le rétro d’une semaine bien chargée histoire de montrer une fois de plus que ceux qui couinent leur ennui à qui mieux mieux sont vraiment de mauvaise foi ! Lire la suite

Le Moulin, mes cousins et moi

La semaine dernière, j’ai (re)vu Bonaparte au Moulin. Les habitués du blog se souviendront peut-être que je les avais déjà vu l’année dernière au Poste à Galène… à peu près à la même époque d’ailleurs. La prestation scénique de ces fadas était toujours aussi délicieuse, mais c’est surtout du nouveau Moulin que je voulais parler. Parce que le Moulin…

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Marseille développée en noir et blanc à la Vieille Charité

La Vieille-Charité accueille jusqu’au 16 décembre plusieurs séries de photos réalisées entre 1991 et 2011 par Bernard Plossu à Marseille. J’y ai découvert la ville sous un angle original, mon œil s’est posé sur des lignes nouvelles, et j’ai aimé (comme souvent) me regarder le nombril le temps d’une expo, pourquoi le nier ?

J’adore les expos photos, et j’adore les expos sur Marseille, celle-là était donc un passage obligé une semaine après son ouverture. Ce que je ne savais pas, c’était que Plossu travaille le noir et blanc. C’est donc un traitement original de Marseille que j’ai découvert. On vante souvent les couleurs de Marseille et de Provence, les photographes comme les peintres ou les cinéastes aiment montrer le bleu, le jaune, le rouge, les épices, les étoffes, les brillants, le criard de cette ville. L’explosion de couleurs absorbe normalement le regard que l’on pose sur les représentations de Marseille.

Plossu n’est pas de ceux-là, « je ne suis pas un photographe du midi » dit-il dans une vidéo à voir en dernière salle. Cette fois, on voit les formes ! Les lignes d’une passerelle d’autoroute, l’enchevêtrement des chemins de fer, l’encadrement d’une fenêtre ouverte sur la mer, le découpage des collines… Mais aussi la lumière ! Une fois neutralisées les couleurs, on a comme une ambiance de soleil d’hiver, des reflets, des contre-jour, l’éblouissement des après-midi d’automne lorsque le soleil est bas et qu’on marche face à lui.

Son traitement permet aussi de sortir des clichés, voir les phares de voiture sous la pluie, ne plus savoir s’il fait beau ou pas, comme parfois très tôt le matin quand le ciel n’est pas encore bleu et qu’on ne sait si c’est un mur de nuage ou un ciel immaculé. On découvre aussi la Marseille brumeuse comme sur cette photo de sortie de la Major, les grandes portes sont ouvertes sur le blanc des immeubles d’en face, nous sommes dans l’obscurité de l’intérieur, éblouis par la lumière, mais une lumière que l’on devine amplifiée par la brume du large qui entre dans le port.

Et au-delà du traitement graphique noir et blanc, il y le contenu des photos. Le regard d’un photographe « promeneur » qui a arpenté la ville pendant 20 ans, et pas 20 ans au hasard. De 1991 à 2011, cette période qui correspond au début de l’expression d’un désir de reconquête du centre-ville, aux années Gaudin, à « Comme un aimant », à Munich 93, à Euroméditerranée… Cette collection de clichés montre ce Marseille des années 90 et 2000, le Marseille que j’ai connu depuis minot. Elle donne à voir ce que certains appelleraient ses « mythologies ».

Les mythologies de Marseille… Il y a les éternelles : la mer, les collines, l’horizon, les îles, la Bonne Mère, les clochers de quartiers, le bateau entre ou sort du port. Et puis il y a celles qui correspondent à l’époque, celles que j’associe intimement à Marseille, mais pas forcément mon grand-père. Dans le désordre, j’ai reconnu le cube noir du métro, la voiture chargée qui part ou revient du bled, les immeubles abandonnés, les bars tabac de quartier aux noms improbable (voir « Le Café Chic »), les travaux, les autoroutes urbaines et leurs passerelles, et bien sûr, partout : des voitures ! Lire la suite

Quand est-ce qu’on se prend une bière au Derby ?

Le Derby est devenu tristement célèbre jeudi dernier en devenant le théâtre du 21ème assassinat de la saison 2012 à Marseille. « Un crime de trop » selon le ministre de l’intérieur de Marseille et un peu du reste de la France, des circonstances particulièrement sordides : heure du déjeuner, terrasse bondée, fille de la victime à deux pas, un blessé, tout ça à cinquante mètre d’un lycée… Bref, Marseille était déjà vu comme le Far West, et comme on dit là-bas, on l’a encore « take to the next level ». Mais surtout pour la première fois depuis longtemps, tout ça ne s’est pas passé là où n’arrive pas le métro, on parle du centre-ville, les Cinq-Avenue, la Place Sébastopol, le Palais Longchamp, son tram, son métro, son ciné et son ambiance bourgeoisette.

Une fois passé le choc et le fameux délai de décence, on fait quoi ? On se dit que ça se rapproche et on déménage encore plus loin des périphéries ? On ne tiendra jamais tous à Endoume ! On intériorise le discours anxiogène des médias nationaux et on se terre chez soi une fois la nuit tombée ? Ou on relit France Gall et on résiiiiste ?

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